vendredi 28 novembre 2008

Loin de la crise, le salon "Luxury, please" ouvre ses portes à Vienne

VIENNE, 21 nov 2008 (AFP) - Même si la crise financière commence à faire des ravages, l'industrie du luxe semble avoir toujours de beaux jours devant elle, comme le montre le salon "Luxury, Please" qui s'ouvre vendredi 21 novembre dans l'ex-palais impérial de la Hofburg à Vienne.


Certes les organisateurs de ce salon unique en Europe centrale attendent un peu moins de visiteurs --15 000 au lieu des 20 000 entrées en 2007 dont 25 % venus d'Europe de l'Est-- et le nombre d'exposants est tombé à un peu plus d'une centaine, mais "il ne faut pas oublier que le luxe est lié à la création de valeur. La qualité a toujours été une valeur sûre et durable", souligne le patron du salon, Gerhard Krispl.

Vendredi, le salon, qui s'étale sur 4 000 mètres carrés sur deux étages dans les salons d'apparat de l'ancien palais impérial austro-hongrois, est réservé aux professionnels et n'ouvrira que samedi pour deux jours aux particuliers, moyennant un droit d'entrée de 39 euros.

Plusieurs thèmes ont été retenus : les voyages, la mode, la beauté et la santé, l'art de vivre, l'immobilier et le mobilier de luxe sans oublier les plaisirs culinaires présentés par cinq grands chefs ainsi que des viticulteurs, fromagers et chocolatiers de la région italienne du Piémont.

"Nous cherchons toujours des choses exceptionnelles", insiste l'organisateur en se vantant d'avoir fait venir le créateur du "sac à main le plus cher du monde". Cette pièce unique, d'environ dix centimètres sur vingt, en platine pur serti de 2.182 diamants, le tout représentant 200 carats et pesant 800 grammes, est signée du créateur japonais Ginza Tanaka.

"Nous avons déjà trois acheteurs intéressés, tous japonais et qui offrent 2 millions de dollars, mais peut-être que nous aurons d'autres offres, peut-être des Russes", espère Nick Mizuki, représentant de la prestigieuse maison qui a présenté l'an dernier une robe longue en feuilles d'or.

Plusieurs véhicules de marques prestigieuses allant d'Aston Martin à Mercedes en passant par Ferrari -- dont l'exemplaire exposé, une F599 à 304.100 euros est déjà vendu -- invitent le visiteur peu fortuné à se prendre pour un milliardaire le temps d'une photo derrière le volant. Une Maybach Landaulet de plus de 6 mètres de long est à vendre pour 1,3 million d'euros.

Toujours dans les quatre roues, l'artiste allemand Marco Mehn pose volontiers à côté de sa conception de "l'art mobile", une Mini Cooper recouverte de 34 000 cristaux du bijoutier autrichien Swarovski et peinte à la main d'une valeur estimée à 250 000 euros.

"Nous avons des dizaines de gardes de sécurité en permanence sur le salon, et un système de caméras de surveillance auxquelles rien n'échappe", assure l'organisateur en montrant les deux gardes affectés rien qu'à la protection du "petit sac à main".

Après les salles de bain "oasis du bien-être" aux baignoires incrustées de pierres précieuses, c'est l'invitation aux croisières de luxe sous la tente des 1 001 nuits d'un grand agent de voyage planté sous la quarantaine de lustres en cristal de la salle des cérémonies du palais impérial où vont se relayer en décembre et janvier certains des bals les plus prestigieux de Vienne.

Non loin de là trônent des animaux empaillés dans le coin des chasseurs, avec des exposants d'armes les plus sophistiquées.

Une salle est spécialement dédiée au luxe "made in Austria" où Johanna Vanicek reconnaît que la crise "se fait quand même un peu ressentir". "On vend moins de petits objets pas trop chers, mais les grandes commandes on en a toujours" pour décorer des avions, des palais ou des villas dans le monde entier, précise cette propriétaire d'une maison de décoration d'intérieur entre les mains de sa famille depuis 288 ans.

Dernière étape du parcours du luxe, le Piémont invite à la dégustation de son Barolo, ses fromages et ses chocolats, sans oublier son "or blanc", la truffe d'Alba mise vendredi aux enchères ouvertes à 50 000 euros.

Par Gabrielle GRENZ

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