vendredi 28 novembre 2008

Le Luxe, des luxes, l'ultra luxe, le luxe durable...

Le monde du luxe a perdu ses codes de référence en moins de trois ans. Plusieurs explications. L'arrivée de la clientèle des pays émergents qui a introduit de nouvelles clientèles dans le circuit des grandes maisons/marques. Il y a eu aussi la grande confusion sémantique car pour doper la mode on a utilisé le luxe comme effet de levier. Si le luxe est intemporel, la mode est par définition éphémère. Et surtout 2008, c'est l'avènement du luxe sur internet, avec une banalisation des marques qui sortent de leur tour de Babel. La prochaine étape, c'est l'application du modèle économique du low cost à certains secteurs du luxe, c'est déjà en marche !!! Il y a maintenant des luxes, à plusieurs vitesses. Paradoxalement, le vrai luxe pourrait être « moins de luxe pour luxe », avec une tendance au dépouillement, à la simplicité, à l'authentique, la discrétion (il faut sous jouer). Cela va coexister avec la version banalisée du luxe disponible avec un seul clic sur internet. On n'est plus dans l'élégance, l'allure, le style, mais dans l'achat d'un bien commercial. Et puis il y aussi le luxe « bling bling » pour certains, mais c'est une autre catégorie de jeu (nécessité de sur jouer). Sous le même vocable vous avez donc un luxe disponible dans des boutiques pharaoniques, véritables démonstrations de force en matière de design et le tout venant sur internet. Vous avez des clientèles traditionnelles historiques depuis des décennies, et de récents « Very Wealthy » avec des goûts très diversifiés et d'autres comportements. D'ailleurs, le développement des UHNWI {Ultra-High-Net-Worth Individuals} est un phénomène récent. Maintenant, on parle d'Ultra Luxe, comme si le mot luxe recouvrait un monde trop banal (ce qui n'est pas faux, quand on sait que 9 japonaises sur 10 – âgées de 20 à 30 ans - à Tokyo possèdent un article Louis Vuitton). L'enjeu pour les grandes marques du monde du luxe, c'est donc de pouvoir s'ouvrir, mais sans perdre leur identité profonde, leurs racines. Rajoutez à cela le prochain croisement entre le luxe et le développement durable (voir conférence avec Suzy Menkes, Fashion Editor, International Herald Tribune), et cela vous l'équation encore plus complexe. Bientôt le LUXE DURABLE en complément de l'ULTRA LUXE ???

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